Né à Port-Louis (Guadeloupe) en 1892 Saint-Eloi ETILCE était l’un de ces 30 000 combattants de l’Outre-mer qui avaient tenu à payer le prix du sang comme leurs compatriotes de l’Hexagone.
Enfin démobilisé, Saint-Éloi ETILCE travaillait comme manœuvre à Nantes et s’apprêtait à rejoindre la Guadeloupe, quand il fut abattu, le 22 avril 1919, par Stephen J.WHARTON, un membre de la police militaire américaine qui croyait pourvoir en user sur le territoire français comme aux États-Unis, où la vie d’un nègre ne valait pas grand-chose.
Saint-Eloi ETILCE fut touché d’une balle dans le ventre alors qu’il regardait tourner un manège de chevaux de bois, à l’occasion d’une foire.
Le meurtrier déclara qu’il aurait pris le poilu français pour un déserteur afro-américain.
Achille René-BOISNEUF, député de la Guadeloupe, et Joseph LAGROSILLERE, député de la Martinique, dénoncèrent comme ils le purent ce crime raciste, et eurent bien du mal à interpeller le gouvernement à ce sujet, ce qu’ils ne furent autorisés à faire que le 25 juillet 1919 (après la signature du traité de Versailles).
La France de CLEMENCEAU tenait à ménager les Américains, comme il transparaît dans la
circulaire LINARD d’août 1918.
Comme on s’en doute, le coupable, après un simulacre d’arrestation, ne fut pas inquiété.