Arbas s'est préoccupée, dès la guerre finie, d'honorer ses enfants morts pour la France. Le 10 novembre 1920 le conseil municipal décide de planter, dès le lendemain, un arbre commémoratif de la victoire et de la libération de l'Alsace-Lorraine au quartier Sainte-Anne. Se pose ensuite la question de l'érection d'un monument aux morts préconisé par la loi : mais les finances sont à sec (finition du clocher, agrandissement de l'école) et la décision tarde à venir ! Sous l'impulsion des familles de disparus une souscription privée est ouverte et on décide d'élever un monument à l'intérieur de l'église : la mairie ne s'y oppose pas dans la mesure où elle ne participe pas financièrement au projet et ne demande pas de subvention à l'Etat. Deux Américains d'origine arbasienne et retournés finir leurs jours au pays, montent et réalisent le projet : Albert Ferran, né à San-Francisco en 1886, architecte Grand Prix de Rome, réalise les plans ; Jean Money, né à La Nouvelle-Orléans en 1862, ébéniste de renom, exécute les travaux. Une structure en bois massif supporte une plaque en marbre blanc sur laquelle sont gravés les noms des soldats ; entourant le tout, leurs photos, insérées dans des culots d'obus de 75. Ce monument, véritable œuvre d'art, a été, depuis, inscrit à l'inventaire des monuments historiques et personne n'a jamais songé à en construire un second à l'extérieur.
Arbas a la chance d'avoir un monument hors du commun dans un lieu à la fois intime et solennel.